La maison créole en bois « Au-delà d’une promesse, un art de vivre »

En Martinique comme en Guadeloupe, la villa créole en bois est un cadre qui évoque une « photo-souvenir ». Le mariage entre la traditionnelle case et la maison coloniale rend ce lieu atypique. Symbolisant l’art de vivre local, l’habitation antillaise fait partie intégrante de l’univers caribéen. Appelant au bien-vivre et à la fascination, cette architecture séduit par toutes ses ouvertures donnant sur de vastes terrasses. Perchée sur une colline ou au bord de mer, son style ne peut passer inaperçu. Energique par ses couleurs vitaminées, elle se coiffe d’un toit en tôles ondulées, s’habille avec des volets composés de traverses et se démarque grâce aux frises décoratives qui ornent les façades. Illustrant l’avant-goût de son intérieur, la maison créole en bois s’inspire du mode de vie des îles. Ces demeures créolistes font la part belle à la convivialité et à une architecture de tradition. C’est à elle seule, une invitation à la vie aux Antilles…

De nos jours, une habitation créole s’organise principalement autour des choix des matériaux. Le parti-pris d’une villa en ossature bois fait émaner un caractère certain. C’est pourquoi, la maison en bois présente avant tout une histoire et une évolution intimement liées à un défi architectural. Le toit à quatre versants et l’élégante charpente apparente en bois assurent une intégration de toutes les contraintes constructives.

De bois tropical, de bois marbré, de bois fer, de bois rouge ou rose, de courrouça, d’acajou ou encore de palmiste, cet élément de construction se veut naturel, écologique, solide et souple à la fois. L’approche de ce matériau offre des avantages incomparables. Le bois est un isolant par nature, tant au niveau thermique qu’acoustique. Il s’oppose à toute sensation de froid ou d’humidité. Cet élément est 12 fois plus isolant que le ciment et 350 fois plus que l’acier.

C’est aussi un excellent bouclier phonique ayant une capacité à absorber, à amortir, voire à confiner les ondes sonores.

La Martinique est, avec la Guadeloupe, classée en zone cyclonique de sismicité III. De fait comme le béton, la construction en bois se conçoit aux normes anticycloniques et parasismiques. Face aux cyclones, la structure est montée de sorte à réduire les effets de prises au vent. Des contreventements horizontaux et verticaux assurent la stabilité de l’ouvrage. Le toit des galeries se veut indépendant de la toiture principale. L’ancrage des feuilles de tôles est consolidé à l’aide de vis et la protection des fermetures est garantie par des volets. Le bois est donc un allier qui peut supporter un niveau élevé de chocs et de vibrations sans altérations.

Au niveau sismique, ce matériau a la particularité d’offrir une rigidité sur l’ensemble du bâti et une souplesse lors des mouvements de terrain. Les architectes optent pour des assemblages complexes, dissipatifs, capables de subir des distorsions. Lors d’un séisme, l’objectif est de propager les ondes de choc de bois en bois afin que la résistance du matériau soit ultime.

Nul doute que la maison créole a su se moderniser pour protéger au mieux ses habitants des aléas climatiques tout en étant bioclimatique avant l’heure.

Pensée de l’intérieur vers l’extérieur, la maison en bois favorise la pérennisation du style créole. Dans des versions résolument contemporaines, la décoration intérieure révèle autant de charme que de cocooning. Guidée par un « jardin-créole », la maison en bois vient se fondre dans la verdure afin d’immiscer une continuité sous l’ombre. À la promesse d’un rendez-vous quotidien, la lumière berce l’atmosphère ventilée de ce lieu tout en exaltant nos sens par les odeurs des fleurs. Dans une maison créole, chaque jour est unique et différent.